Promotion Général de Langlade

Baptême promotion

Je suis Paul Girot de Langlade.

Je suis né le 26 juillet 1894 à Meilhaud, au pied des volcans d’Auvergne. Animé dès mon plus jeune âge d’une passion dévorante pour mon pays, j’ai devancé mon appel sous les drapeaux en m’engageant comme simple chasseur à cheval, en 1913. L’année suivante me trouve plongé dans la tourmente de la première guerre mondiale. Le 7 octobre 1915, je suis sous-lieutenant de chasseurs à pied. Alors que je participe à l’attaque de la ferme de Navarin, je suis grièvement blessé au bras droit. Cette blessure reçue au combat n’entrave en rien mon désir de combattre ; bien au contraire, elle renforce ma détermination. En 1916, je m’engage dans l’aviation. Je suis observateur, pilote de bombardier de nuit puis j’accède au statut de chef d’escadrille. Ne reculant devant aucun danger, j’inflige depuis les cieux et dans les conditions les plus périlleuses de lourds dommages à l’ennemi.

La victoire remportée, je retourne à mes premières amours de cavalier. Je sers au Maroc entre deux guerres. Me portant volontaire pour agir au plus proche de l’ennemi, je participe en 1934 à la pacification de l’Anti-Atlas.

Lorsque la Seconde guerre mondiale éclate, j’assure une mission défensive sur la ligne Mareth, à la frontière entre Tunisie et Lybie. L’armistice est pour moi une souffrance, je m’impatiente de combattre pour libérer la patrie meurtrie. Je fonde en 1941 une unité qui deviendra le 12e régiment de chasseurs d’Afrique et je prépare sans relâche mon outil de combat aux durs chocs qui approchent. « Audace n’est pas déraison », telle est la devise du régiment et des hommes que je commande. En aout 1943, je rencontre le général Leclerc à Alger. Cette rencontre providentielle va changer ma vie et celle de mon régiment et nous projeter dans la glorieuse épopée de la 2e division blindée, au contact d’un chef magnifique. Je suis bientôt appelé à former et à commander un groupement tactique qui portera mon nom : le groupement tactique Langlade. Colonel à la tête de cette prestigieuse unité interarmes, je m’illustre en aout 1944 à Alençon, puis à Paris ; en septembre, à Dompaire, je remporte une victoire tactique décisive en détruisant totalement une brigade de chars lourds allemande. Fin novembre, mon groupement entre en premier à Strasbourg, y combat durement. Au printemps 1945, après d’éprouvants combats en Lorraine, mon unité contribue à la libération de la poche de Royan. Je me trouve, à la fin de la guerre, au nid d’aigle, symbole de la plus éclatante des victoires sur l’ennemi nazi.

Je prends le commandement de la 3e Division Blindée à la fin de la guerre puis je suis nommé, pour mon plus grand honneur, gouverneur militaire de Strasbourg, avant de diriger l’Ecole de cavalerie de Saumur. Ma soif d’aventure et une certaine nostalgie me font retourner au Maroc, puis en Indochine ou je prends le commandement des forces terrestres du Cambodge que je mène personnellement au combat au Sud-Vietnam. Je quitte le service actif en 1953 après quarante années passées au service de la France. Je me retire dans ma chère Auvergne, là où je suis né. Je rejoins mes chers aïeux et mes camarades de combat, en 1980.

J’ai pris part à deux conflits mondiaux et à deux conflits coloniaux. J’ai été cavalier, fantassin, aviateur. J’ai porté tous les grades de soldat de deuxième classe à général de division. Je me suis élevé par l’effort, je me suis relevé de mes blessures, j’ai forgé mon âme de chef et j’ai entrainé mes hommes au combat. Elèves-officiers de la 64e promotion de l’école militaire interarmes, je vous lègue mes valeurs en héritage, celles que j’ai partagé avec une génération de soldats qui ont combattu avec courage et audace, loyauté et fidélité. Puisse ces valeurs guider vos vies d’officiers, dans la tourmente de vos combats futurs.

Longue vie à la promotion « général de Langlade ».

Général de Langlade